Du 9 au 15 Mars 2020
Semaine Mondiale du Rein
Semaine Mondiale du Rein
Aujourd’hui plus de 6 millions de personnes ont les reins malades et l’ignorent.
Lorsqu’elles s’en rendent compte, il est souvent trop tard :
1 personne sur 10, en France, est concernée par les maladies rénales. Un fléau qui ne cesse de progresser puisque plus de 11 000 personnes chaque année apprennent qu’elles souffrent d’une insuffisance rénale chronique terminale nécessitant un traitement de suppléance (dialyse ou greffe). 39 000 personnes sont porteuses d’un greffon rénal et 14 000 patients sont en attente d’une greffe de rein tandis que 48 000 patients se dialysent.
La maladie rénale est dite « silencieuse » car elle ne se manifeste par aucun symptôme perceptible. C’est généralement à un stade très avancé de la maladie que l’on se rend compte que l’on est malade. Aujourd’hui en France, plus d’un tiers des personnes entrent en urgence en traitement de suppléance, greffe ou dialyse.
A l’occasion de la semaine internationale du rein, PHYSIDIA et tous on équipe vous proposent de revenir, à travers une interview réalisée sur BFM TV, sur les liées aux pathologies rénales et plus précisément sur l’hémodialyse quotidienne à domicile.
Le Tête à Tête décideurs
L’avenir de l’hémodialyse à domicile
On estime que plus de 88 000 personnes en France souffrent d’insuffisance rénale. Maladie contraignante, elle exige plusieurs rendez-vous hebdomadaires en hôpital alors qu’il existe des solutions pour une dialyse autonome, telle que l’hémodialyse à domicile.
Mieux cerner l’insuffisance rénale
« Parmi les personnes en insuffisance rénale terminale, 45% sont porteurs d’un greffon rénal et les 55% restants doivent être traités par une thérapie de suppléance rénale », explique Michel Thomas, directeur médical de Physidia, société française qui fabrique du matériel de dialyse à domicile. « Aujourd’hui, la thérapie la plus utilisée est l’hémodialyse en centre « en unité de soin ou clinique, à raison de 3 séances de 4 heures par semaine ». Une thérapie très contraignante, à laquelle il existe des alternatives, comme le maintien du patient à domicile, avec une hémodialyse quotidienne. En France à ce jour, il n’y a qu’1% de malades traités avec cette thérapie alors que les résultats sont, selon Michel Thomas « bien meilleurs avec l’hémodialyse quotidienne à domicile, à condition de l’utiliser au quotidien. Il y a une vraie différence entre l’hémodialyse réalisée 3 ou 4 fois pendant 4 heures par semaine, que ce soit en centre ou à domicile, et l’hémodialyse dite quotidienne, réalisée à raison de 5 à 7 séances d’environ 2 heures par semaine ». C’est un traitement beaucoup plus physiologique d’un point de vue médical. Les bénéfices cliniques sont montrés et démontrés au travers d’études cliniques internationales. On cite souvent les impacts intéressants sur le plan cardiovasculaire, nutritionnel et de l’espérance de vie, le plus marquant étant au niveau de la qualité de vie. »
Quant au coût lié à l’hémodialyse à domicile, il est également différent : « Cette thérapie est moins onéreuse pour les autorités de santé que l’hémodialyse en centre, surtout « si on prend en compte la globalité des coûts, en particulier ceux induits par les comorbidités et les hospitalisations. »
Un retour d’expérience concret
Vincent Esor, agent immobilier qui souffre d’insuffisance rénale, est traité par l’hémodialyse quotidienne à domicile. « C’est le jour et la nuit » reconnaît-il, « j’ai des contraintes de traitement, mais je ne me sens plus malade. J’ai retrouvé l’appétit, je suis moins fatigué, j’ai moins de contraintes hydriques ou alimentaires, je peux me dialyser où je veux puisque le matériel se transporte. » Entre la possibilité de continuer à travailler, l’amélioration de la qualité de vie, le sentiment de ne plus se sentir malade, les avantages sont concrets et visibles, notamment par les proches. « Ils me disent « on ne te sent plus malade » précise Vincent Esor, « ils me sentent plus rassuré, plus libre. » Le traitement nécessite de l’organisation, mais pour moi, c’est une chance d’être traité à la maison. Le temps consacré à la dialyse est du temps que je consacre à moi.
Un projet : développer l’auto-dialyse
En France, avec seulement 1% de patients traités par hémodialyse quotidienne à domicile, alors que le niveau est plus élevé dans d’autres pays européens, cette thérapie nécessite pleinement à se développer. Pour Michel Thomas, il faut agir à plusieurs niveaux : « Il est très important de lever les freins qui empêchent le développement de cette thérapie à domicile. Il faut limiter le développement de centres dits autonomes, statuer sur le fait qu’un patient puisse se dialyser tout seul. Ce n’est pas permis en France aujourd’hui alors que ça l’est dans beaucoup de pays européens. Il faudrait mettre en place une rémunération spécifique des médecins prescripteurs et des soignants en particulier pour la ponction à domicile. En ce qui concerne les centres de dialyse, le remboursement doit être incitatif pour augmenter la prescription de cette thérapie. Dans certains pays, cette rémunération est fonction du nombre de patients traités à domicile, ce qui aide au développement de la thérapie. ».
Enfin, il est important que les professionnels de santé et les patients soient suffisamment informés à propos de l’existence de cette thérapie et de ses bénéfices médicaux et de qualité de vie.
C’est uniquement avec ces mesures qu’on peut augmenter significativement le nombre de patients traités en hémodialyse quotidienne, comme le recommande le rapport de la Cour des comptes publié fin février 2020.